En préambule, il semble important de dissocier clairement déconcentration et décentralisation qui sont souvent confondues :
- La décentralisation vise à donner aux collectivités locales des compétences propres, distinctes de celles de l’État, à faire élire leurs autorités par la population et à assurer ainsi un meilleur équilibre des pouvoirs sur l’ensemble du territoire. La décentralisation rapproche le processus de décision des citoyens, favorisant l’émergence d’une démocratie de proximité. Elle prend sa complète signification quand elle donne à ces collectivités une suffisante maîtrise des ressources financières qui leur sont nécessaires : droit de lever l’impôt, et si l’Etat, en même temps qu’il transfert des charges, transfert également une dotation équivalente à ces charges.
- La déconcentration est une notion bien distincte ; elle vise à améliorer l’efficacité de l’action de l’État en délégant certaines attributions de l’échelon administratif central aux fonctionnaires locaux, c’est-à-dire aux préfets, aux directeurs départementaux des services de l'État ou à leurs subordonnés. (d’après http://fr.wikipedia.org)
Quand un Etat est très faible, il vaut mieux l’aider à se construire une légitimité a travers des compétences fortes qu’il n’a jamais eues plutôt que de l’aider à déléguer « du vent ».
La décentralisation répond à 3 principes :
1. La démocratie libérale :
- - En rapprochant les citoyens de la décision elle redonne de la confiance,
- - Elle permet la planification participative,
- - Elle améliore la mobilisation des ressources locales diverses,
- - Elle favorise la coordination et le contrôle des politiques publiques,
- - Elle rend plus efficace la lutte contre la pauvreté en tendant des filets sociaux pour palier aux différences sociales créées par le marché,
- - Elle peut être un moyen de favoriser la stabilité politique et l’unité nationale dans des contextes de fortes revendications identitaires et régionales (exemple du Mali)
2. La théorie du choix public :
La décentralisation rend plus efficace les services publics.
3. La bonne gestion :
Elle doit permettre d’augmenter la performance de la gestion puisque les décisions sont prises au plus près des besoins par des élus qui sont censés bien connaître leur territoire.
Mais la Décentralisation, comme tout processus, peut engendrer des effets inattendus tels que :
- - Le maintien, voire le renforcement des privilèges et des pouvoirs existants,
- - L’émergence de nouvelles élites,
- - Les pratiques clientélistes et l’accumulation du capital par certains élus,
- - La dé-professionalisation de la décision ; En effet, ce ne sont plus des techniciens qui décident mais des élus rarement formés aux compétences de la collectivité.
Enfin, on peut dire que la décentralisation a trois missions prioritaires qui sont :
1. 1. Etendre et renforcer l’offre de services publics,
2. 2. Rendre efficace les politiques de développement
3. 3. Légitimer l’Etat par une construction de la citoyenneté par le bas.